Mon projet...
Depuis quelques temps, . je ne trouve plus de livre qui me plaise complètement alors je me suis dit pourquoi pas en faire un moi même ;)
Alors voilà, je me suis lancée ^^ et j'aimerai avoir votre avis sur ce premier chapitre. N'hesitez pas, j'aimerai vraiment savoir. Ne prenez pas de gant, soyez honnête, je ne me vexerai pas ;)
Il y a sûrement encore plein de fautes, je m'en excuse d'avance :( il y a encore pas mal de répétitions mais c'est un premier jet donc il y a encore beaucoup de travail...
Chapitre 1
Minnesota, 1880 (Faire recherche sur époque)
Alicia Edwards sentit que quelque chose n’allait pas. Pourquoi sinon son père la convoquerait-il dans son bureau. Il y a quelques années, une convocation comme celle-ci l’aurait remplit de joie, mais depuis la mort de sa mère, le père qu’elle avait connu n’était plus. Il n’avait jamais été tendre ou gentil, il se contentait de l’ignorer, ce qui pour une enfant était très dur mais elle était loin de s’imaginer que des années après, elle aurait mille fois préférés retrouver ce père ignorant plutôt que cet homme brutal et égoïste qu’il était devenu.
Alicia se força à respirer calmement et ne rien montrer de sa peur quand elle frappa à la porte de son bureau. Pour leur petite ville, avoir une maison avec un bureau était un luxe. Toute leur maison était un luxe. De l’extérieur elle avait tout pour être heureuse. Des parents riches, une grande maison et de beaux vêtements. Ce que pas mal d’enfant lui enviait. Mais elle aurait bien tout échangé contre une simple petite maison avec des parents aimant. Alicia s’en voulut aussitôt de penser ça de sa mère. Certes elle ne lui avait jamais montré une grande affection, mais elle au moins n’avait jamais été méchante avec elle. Elle se montrait juste dure et Alicia donnerait n’importe quoi pour retrouver leur vie d’avant.
- Entre ! cria la voix d’Iram Edwards
Alicia inspira profondément pour tenter de se calmer. Elle se doutait que quoi qu’il ait à lui dire, elle n’aimerait certainement pas. Les rare fois où elle se rendait dans cette pièce, c’était pour une mauvaise nouvelle.
Se forçant à se tenir droite pour lui faire face, Alicia marcha jusqu’à son bureau mais ne s’assit pas. La dernière fois qu’elle s’était assise sans sa permission, elle n’avait pas eu le droit de s’asseoir pendant toute une semaine. Elle se souvenait encore de la torture que ça avait été. Ne pas s’asseoir peut paraitre inoffensif comme punition mais rester continuellement sur ses deux jambes sans jamais se reposer a été une épreuve qu’elle ne voulait plus jamais subir. Le plus dur avait été la nuit. Il lui avait interdit de s’allonger et elle devait dormir debout. Chose impossible. A chaque fois qu’elle avait eu le malheur de s’assoupir et de glisser par terre, il surgissait de nulle part et la relever brutalement par les cheveux. Jusqu’à maintenant, il ne l’avait jamais gravement blessé physiquement. En général, il s’arrangeait pour ne pas laisser de trace visible et préférait l’humiliée.
- Assieds-toi dit-il brutalement la ramenant sur terre
Assis derrière son bureau, il la regarda longtemps en silence avec cette lueur de haine dans le regard. Elle n’avait jamais compris pourquoi aucun de ses parents ne l’avaient vraiment aimé. Ce n’était pas une petite fille méchante qui s’attirait toujours les ennuis. Non, Alicia avait toujours fait en sorte de les rendre fière, mais c’était vite rendu compte que quoi qu’elle fasse, ils ne seraient jamais contents. Encore aujourd’hui du haut de ses 19ans, Alicia se demandait encore pourquoi ? Mais elle doutait d’avoir jamais la réponse.
Alicia se força à le regarder dans les yeux même si elle n’avait qu’une envie : s’enfuir à toutes jambes. Son père pouvait encore être considérait comme un bel homme malgré ses 50ans. Il était large d’épaule avec un corps tout en muscle, des cheveux poivre et sel qui lui donnait un certain charme et de magnifique yeux bleu qu’elle tenait de lui. Yeux qui la fixaient avec un regard dur sans aucune chaleur. Elle n’y avait jamais vu de chaleur d’ailleurs. Il avait toujours un regard glacial quand il la regardait.
- Hier je suis allé au saloon jouer une partie de carte Lui dit-il avec un petit sourire en coin. et j’ai perdu.
Alicia poussa un petit soupir de soulagement. Ce n’était que ça. Il avait encore perdu quelque objet de la maison et elle allait devoir les préparer pour que leurs nouveaux propriétaires viennent les chercher. Mais quelque chose dans le regard de son père la mis étrangement mal à l’aise. Elle se força à ne pas se tortillait sur sa chaise, signe qui montrerait sa nervosité et qui le réjouirait bien trop.
- Que dois-je préparer cette fois ? Demanda-t-elle calmement
Il la regarda fixement avec un grand sourire heureux presque jouissif. Elle sut qu’elle n’allait pas du tout aimer ce qu’elle allait entendre. Lentement il se pencha vers elle et lui dit :
-Toi
Pendant une seconde, Alicia ne comprit pas ce qu’il voulait dire. Ou au contraire, elle n’avait que trop compris mais ne voulait pas y croire.
- Q..Quoi ? Murmura-t-elle d’une voix tremblante
- C’est très simple. Je t’ai misé et j’ai perdu sourit-il. Dans une heure, ton propriétaire va passer te prendre et tu ne seras plus mon problème.
Sous le choc, Alicia ne put que bafouiller :
- M...Mais ce n’est pas possible... tu ne peux pas faire ça.
Un coup brutal sur le bureau la fit sursauter. Il se leva et se pencha sur elle une lueur meurtrière dans le regard.
-Tu m’appartiens ! Je fais ce que je veux de toi ! Enfin, je vais pouvoir me débarrasser de toi depuis le temps que j’attends ça. Il laissa son regard trainer le long de son corps et eut un rire mauvais. Tu vas voir, ton nouveau propriétaire va bien prendre soin de toi...
Au bord des larmes, Alicia ne put croire ce qu’elle entendait. Il n’avait quand même pas fait ça. Il ne l’avait pas vendu comme putain ! Mais en voyant son air satisfait et moqueur, elle sut. Son propre père avait vendu son corps. Un froid immense l’envahit. Ce n’était pas possible, il n’était pas aussi cruel. Il savait très bien que les jeunes filles privé de leur virginité étaient bannies. Elle serait traitée en paria et si son « propriétaire » qui qu’il soit, décidait de la jeter dehors, elle n’aurait nulle part où aller et serait contrainte de faire dieu sait quoi pour survivre.
- Dépêche-toi de préparer tes affaires, il va arriver.
Ces paroles la tirèrent de ses sombres pensées. Alicia toujours abasourdi, regarda son père droit dans les yeux
- Tu as... tu l’as vraiment fait ? tu m’as vendu ? réussit-elle à dire dans un filet de voix.
Un rire lui échappa et c’est avec joie qu’il lui dit :
- Bien sûr ! Et je dois dire que j’ai fait une affaire. Non seulement je n’ai rien perdu mais en plus, il me débarrasse de toi jubila-t-il.
- Mais je suis ta fille ! tu ne peux pas me condamné à ça. Tu sais comment se sera pour moi, si je deviens une... putain.
Alicia butta sur ce mot, tellement cela lui semblait irréel.
- Justement dit-il d’une voix calme. C’est ce qui m’a vraiment décidé.
Alicia ne put lui répondre et se contenta de le regarder fixement sans comprendre.
- Crois-tu que je n’ai pas réfléchis ? Et peser le pour et le contre ? ricana t’il je vais être obligé d’engager quelqu’un pour s’occuper de la maison et faire la cuisine. Mais crois-moi dit-il en la regardant droit dans les yeux. Ça en vaut largement la peine.
Le souffle coupait, les yeux remplis de larmes, Alicia réalisa vraiment. Il était heureux. Son père était heureux du sort qui l’attendait. Il ne l’aimait pas et ne l’avait jamais aimé. Elle s’en doutait mais en avoir la preuve lui fit plus mal qu’elle ne l’aurait pensé. Incapable de la retenir, une larme lui échappa lentement.
- Pourquoi ? Murmura-t-elle fermement décider à comprendre pourquoi lui et sa mère ne l’avait jamais vraiment aimé.
Un si long silence s’installa qu’Alicia crut qu’il ne répondrait pas. Mais Il ne fit pas comme s’il n’avait pas compris le sens de sa question et lentement pour bien que ses mots atteignent leur but, il lâcha :
- Je ne t’ai jamais voulu cracha t’il. Ta mère m’a piégé pour se faire épouser. C’est à cause de toi si j’ai été piégé dans ce mariage qui m’a pourri la vie. TU m’as pourri la vie jusqu’à maintenant et je suis heureux d’être enfin débarrassé de toi. J’aimerais que dis-je j’espère que tu souffriras dans ta nouvelle vie.
Alicia encaissa le coup sans rien laissé paraitre et se contenta de fixer cet homme qu’elle avait cru connaitre. Fermement décidés à ne pas craquer devant lui, Alicia se leva fièrement et se dirigea vers la porte sans un mot.
- Tu ne veux pas savoir qui est ce ? dit-il d’une voix moqueuse.
Ses mots la firent stopper net au milieu de la pièce. Son ton moqueur la fit se préparer au pire. Mais elle se refusa à lui montrer sa peur et ne se retourna pas. Elle se contenta d’attendre qu’il daigne enfin lâcher sa bombe.
- Tu es l’heureuse propriété de Caleb Blake déclara t’il joyeusement.
Alicia sut alors pourquoi son père jubilait autant. La terreur la saisit. Caleb Blake était une sorte de légende par ici. C’est un homme dont on savait très peu de choses et dont on se servait pour faire peur aux enfants. Il avait la réputation d’être brutal et sans pitié. C’était un solitaire qui vivait dans la montagne. Alicia ne l’avait aperçu que deux ou trois fois mais était incapable de le décrire physiquement. Tout ce dont elle se souvenait, c’était d’un géant à l’allure de guerrier. Rien qui ne la rassurait malheureusement.
Inspirant profondément pour endiguer sa panique, Alicia sortit lentement du bureau de son père en refermant la porte doucement. Au son de cliquetis que fit celle-ci en se refermant, elle prit vraiment conscience de la situation. Qu’allait-elle faire ? S’enfuir ? Mais pour aller où. Elle n’avait plus aucune famille et si jamais son père la rattrapait, Dieu seul sait ce qu’il lui ferait.
Non, la seule chose à faire était de rester et d’affronter son destin. Après tout, serait-ce si diffèrent de vivre avec ce Caleb Blake qu’avec Iram Edwards.
Le bruit d’un cheval au galop fit reprendre ses esprits à Alicia. Ça faisait déjà un moment qu’elle avait fini de préparer ses affaires, mais la peur de s’effondrer devant son père l’avait retenu de descendre. Assisse sur son lit, son sac à la main, Alicia jeta un coup d’œil par sa petite fenêtre et ce qu’elle vit lui fit froid dans le dos.
Un cheval noir énorme se tenait devant la porte. Elle n’avait jamais vu de cheval aussi grand, ni a l’air si majestueux. Alicia n’avait jamais été à l’aise avec les chevaux, surtout depuis l’incident, et voir cette espèce de monstres sur patte ne la rassurait pas. Encore moins quand elle vit son cavalier.
Caleb Blake était encore plus imposant que dans son souvenir. D’où elle se tenait, elle ne pouvait voir que sa carrure imposante. Il était tout vêtu de noir, portait un stetson noir lui aussi. On voyait quelques mèches brunes s’en échappant. Alicia ne pouvait voir ses yeux mais distinguait un nez droit, un début de barbe ombrait ses joues et entouré une mâchoire carrée, son début de barbe cacher des lèvres fines. C’était une bouche faites pour les baisers. Cette pensée la surprit et elle se traita d’idiote. Comment pouvait-elle trouver une bouche d’homme faite pour les baisers ? Comment pouvait-elle savoir ce genre de chose, elle qui n’avait jamais reçu de baiser de sa vie.
Elle réalisa alors que c’était ses lèvres qui allaient l’embrasser pour la première fois. Ou peut être qu’une putain ne recevait pas de baiser ? Posant son front sur la fraicheur de la vitre, fermant les yeux, Alicia se sentait perdu et ne savait que penser. Désormais, elle appartenait et devait obéir à cet homme, quoi qu’il lui en coute. Malgré sa peur, elle reconnut que Caleb Blake était très séduisant.
Se forçant à se montrer forte, elle se redressa et jeta un dernier coup d’œil à son propriétaire. Elle plongea directement dans un regard sombre qui semblait sonder le moindre recoin de sa personne. Elle sursauta, son souffle s’accélérant, surprise de le voir regarder dans sa direction. Se jetant loin de la fenêtre, elle s’efforça de se calmer les mains serrées sur sa poitrine.
- Tout va bien se passer.... Tout va bien se passer... ne cessa-t-elle de se répéter tremblante.
Mais elle était incapable de bouger. Elle avait peur. Peur de cet homme, de ce qu’il lui ferait. Alicia avait l’habitude d’avoir peur, avec un père comme le sien. Mais là c’était diffèrent. Caleb Blake pourrait faire ce qu’il voulait d’elle. S’il avait envie de la torturer, ou la violer c’était son droit. Et personnes ne lèveraient le petit doigt pour l’aider.
Se forçant à jeter un coup d’œil dehors pour voir où il était, elle eut la surprise de le voir toujours en selle. Il n’avait pas bougé d’un cil et continuait à regarder vers elle. Il semblait attendre quelque chose.
Soudain elle réalisa que c’est elle qu’il attendait, et qu’elle ne pouvait pas retarder le moment de descendre éternellement. S’efforçant d’être courageuse, elle se dirigea vers la porte. Arrivée sur le seuil, elle ne put s’empêcher de jeter un dernier regard à sa chambre ou elle avait passé tant de temps à rêver. Son regard passa de son petit lit, a sa petite coiffeuse où elle avait souvent pensé au prince charmant. Prince qui aurait pu avoir les traits de Caleb ironisa-t-elle.
Elle avait toujours cru que le jour où elle quitterait cette maison ce serait pour rejoindre son mari dans leur maison où elle vivrait heureuse avec plein d’enfants. Aujourd’hui elle quittait bien la maison mais vivrait elle heureuse ? Au vu de sa situation, elle en doutait.
Fermant doucement la porte, elle descendit lentement les escaliers pour affronter son destin.
****
Les escaliers n’avaient jamais paru aussi courts à Alicia. Elle avait espéré avoir le temps de se ressaisir avant de paraitre devant son propriétaire. Elle détestait ce mot. On était propriétaire d’un objet ou d’un animal mais ça ne devrait pas être le cas pour un être humain. Sous prétexte qu’on est une femme, on est une propriété. Propriété d’un homme qui pouvait faire de vous ce qu’il voulait.
Un frisson la saisit à la pensée de ce qui l’attendait. Alicia ne savait pas du tout quel traitement, il allait lui infliger. Allait-il être violent ou méchant comme son père? Comment était traitée une putain ? Allait-il la violer tous les jours ? Ou la laisserait-il dans un coin et ne la toucherait que quand l’envie lui en prendrait ? Ne pas savoir à quoi s’attendre la pétrifier.
Le hennissement du cheval la prit par surprise. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle était déjà arrivée devant lui. Elle serra fort son sac contre sa poitrine pour empêcher ses mains de trembler. Si elle avait appris quelque chose de son père c’était de ne jamais montrer sa peur.
S’efforçant de garder une respiration lente et régulière, Alicia relevant lentement la tête. Elle vit d’abord le cheval. Encore plus énorme que ce qu’elle avait pensé. Comment pouvait-on monter sur un tel monstre sans se faire tuer ? Le cheval sentant surement sa peur, souffla dans sa direction faisant flotter quelque mèche blonde échappée de son chignon. Alicia ne put retenir un petit cri et eut un mouvement de recul. Se sentant ridicule de sa réaction, elle n’osa pas relever les yeux vers Caleb. Elle qui ne voulait pas montrer sa peur, venait de faire une belle démonstration de maitrise de soi. Elle se maudit silencieusement de sa bêtise.
- Il ne te fera rien dit une voix profonde et grave
De surprise, elle releva brusquement la tête et plongea directement dans des yeux marron presque noirs. Son regard était franc. Elle n’y décela aucune cruauté dont on parlait en ville. Il avait juste des yeux glacials ou on ne distinguait aucune émotion. Il était encore plus beau que ce qu’elle avait vu de sa chambre. Plus beau mais aussi beaucoup plus énorme. Sa réputation de géant n’était pas fausse. Il était vraiment bien bâti, avec de grande et grosse main qui n’était pas pour la rassurer. S’il le décidait, il pourrait la briser rien qu’avec une seule.
Incapable de parler, Alicia se contenta de le fixer ne sachant pas comment se comporter. Il n’était toujours pas descendu de cheval et ne semblait pas vouloir le faire. Qu’attendait-il d’elle ? Devait elle allait vers lui ou attendre ses instructions ?
Un mouvement derrière elle mit fin à son supplice. Alicia ne se retourna pas, n’ayant aucune envie de se faire humilier devant Caleb. Sentant la présence de son père tout près d’elle, elle se redressa encore plus fièrement ne voulant pas lui montrer qu’elle était terrifiée. Ses yeux n’avaient toujours pas quitté Caleb du regard et bizarrement ça la rassurait de le savoir proche. Chose complètement ridicule. Elle ne le connaissait pas et si elle en croyait sa réputation, il était dix fois pire que son père. Mais elle ne put s’empêcher de puiser du courage dans ce regard.
- Caleb le salua son père d’une voix neutre. Comme je vous l’ai déjà dit hier soir, ce n’est pas une beauté mais elle pourra vous satisfaire si vous vous montrez ferme avec elle.
Un hoquet d’effroi la saisit. Non seulement il l’avait vendu comme un vulgaire objet mais en plus il poussait Caleb à la frapper. Décidément, il ne lui épargnera rien.
Le regard de Caleb, qui n’avait rien perdu de sa réaction se fit dur quand il se posa sur son père. Sans jamais le lâcher des yeux, il dit :
- Qui y’a-t-il dans ton sac ?
De surprise qu’il s’adresse à elle, elle faillit le lâcher.
- Quelques robes, et divers objets.
- Est-ce que tu tiens vraiment à quelque chose en particulier?
Sa question l’a surpris. Pourquoi lui demandait-il ça. Ou voulait-il en venir. Mais voyant qu’il attendait vraiment une réponse, elle réfléchit. Elle ne tenait pas particulièrement à ses robes mais sa broche était le seul souvenir qu’elle avait de sa grand-mère.
Elle gardait de beaux souvenirs de sa grand-mère Becky. C’était la seule personne à lui avoir montré son affection. C’est elle qui la consolait quand elle se faisait mal, qui la berçait quand elle avait fait un cauchemar. Ses souvenirs heureux lui venaient d’elle et cette broche était une petite partie de ce bonheur.
- Juste une broche qui me vient de ma grand-mère.
- Très bien, alors prends là et laisse le reste ici
- Mais ...
- Tu n’en auras pas besoin la coupa il
Ses protestations moururent sur ses lèvres. Il ne voulait pas qu’elle apporte d’habits. Allait il la laisser nue toute la journée ? Des images horribles l’envahirent. Elle, nue attachait à un piquet dehors, comme un chien. Ou elle toujours nue dans un lit immense à attendre qu’il lui fasse dieu sait quoi.
La panique la saisit et elle crut qu’elle allait s’évanouir. Mais le ricanement de son père la reteint. Elle ne voulait pas lui donner la joie de voir sa peur.
Lentement, elle s’accroupit et ouvrit son sac pour prendre la broche. C’était un bijou qu’elle avait toujours admiré sur sa grand-mère. Elle pensait que le jour où elle se marierait, elle le portera fièrement. Mais c’était impossible maintenant. Elle serra sa broche contre son cœur, la rangea dans sa poche de son manteau et se releva pour lui faire face, attendant ses prochaines instructions.
- Bien. Viens ici maintenant
Elle déglutit lentement et avança. L’instant de vérité était arrivé. Elle allait partir et ne plus jamais revenir. Quitter son père la remplissait de joie, mais quitter la seule maison qu’elle ait jamais connu la rempli de tristesse. Mais à cet instant, c’est un mouvement de panique qui la stoppa net.
- Je...je ne peux pas monter sur ce cheval dit-elle d’une toute petite voix
Il la regarda fixement sans rien dire, s’attendant surement à ce qu’elle lui en dise plus. Et c’est d’une toute petite voix, la tête baissée qu’elle se résigna à dire :
- J’ai peur des chevaux avoua t’elle
N’obtenant aucune réponse, elle se résolut à l’affronter du regard. Il n’avait pas bougé et continuait de la fixer sans rien dire. Elle ne savait pas quoi faire ni ce qu’il attendait d’elle. Elle se contenta de soutenir son regard, tremblante.
Sans la quitter des yeux, il tapota la tête de son cheval et mit pied à terre. En selle, il était déjà imposant mais debout il paraissait vraiment être un géant. Alicia était pourtant grande pour une femme mais elle lui arrivait à peine aux épaules.
La peur au ventre, Alicia s’attendit à recevoir sa première leçon de fermeté dont lui avait parlé son père.
- Approche et donne-moi ta main lui dit il
Les mains moites, le cœur battant la chamade, elle se résolut à faire quelques pas vers lui. Mais fermant les yeux, elle ne put se résoudre à lui donner sa main. Quelle punition allait-il lui donner ? Lui tordre la main. La frapper ou tout simplement laisser le cheval la mordre.
- Obéit lui hurla son père
Alicia sursauta et rouvrit brusquement les yeux. Elle trouva Caleb, la regardant toujours avec calme, la main tendu vers elle. Une main immense. Elle déglutit bruyamment, priant pour que ce soit rapide. Elle aurait préféré ne pas subir ça devant son père mais à voir Caleb, elle comprit qu’elle n’avait pas le choix et devait lui obéir.
C’est une main tremblante qu’elle mit dans la sienne. Il avait une main douce avec de longs doigts qui paraissait forts. Mais c’est avec douceur qu’il les referma sur les siens. Son touché était chaud, et étrangement rassurant. Elle se sentait en sécurité avec cette main tenant la sienne. Du moins c’était le cas jusqu’à ce qu’il commence a dirigé leur main jointe vers le cheval.
Elle essaya de ramener sa main vers elle, mais il la tenait trop fermement. Sa respiration se fit haletante et son pouls s’affola. Incapable de parler, elle secoua la tête prise de panique.
- Tu ne crains rien. Terreur ne te fera pas de mal lui dit-il d’une voix calme
Terreur. Alicia sentit une sueur froide lui coulait le long du dos. Comment voulait-il ne pas avoir peur avec un cheval du nom de Terreur ! Comment avait-il eu son nom ? En terrorisant les gens ? Ou pire en les piétinant ? Alicia n’avait pas de mal à le croire vu comment il était énorme. De plus en plus paniquer, elle jeta à Caleb un regard suppliant et y trouva en retour que patience et calme.
C’est ce calme et la douceur de sa peau qui l’apaisa. Pendant qu’il amenait sa main sur le cheval, il continua de la regarder sans agacement. Juste avec patience et calme. Alors qu’elle était plongée dans cette sensation d’apaisement qu’il lui procurait, elle sentit sous ses doigts la douceur du poil de l’animal. C’était tellement doux qu’elle ne put s’empêcher de remuer lentement le bout de ses doigts. Un petit sourire qu’elle ne put retenir naquit sur ses lèvres et elle réalisa soudain qu’elle était en train de toucher un cheval sans se faire mordre.
Elle releva des yeux émerveillés vers Caleb et le surprit à la regarder d’une façon étrange. C’est d’une voix douce, lui tenant toujours la main qu’il lui dit :
- Maintenant on va monter sur Terreur.
Son sourire s’effaça. Le toucher était une chose, monter dessus en était une autre. Caleb ne fit pas un geste. Ne la brusqua pas. Elle comprit alors qu’il ne la forcerait pas et qu’elle allait devoir décider elle-même. Plonger dans ses yeux noirs, elle avait totalement oublié son père et sursauta quand il cria avec colère:
- C’est ridicule ! Elle n’a rien à dire ! Prenez là et montez là sur cet animal qu’elle le veuille ou non. Si vous voulez, je peux vous montrer comment la faire obéir annonça t’il en s’avançant vers eux.
Alicia se préparant au pire, se raidit. Caleb dû le sentir car il serra sa main qu’il tenait encore, la faisant lentement quitter le cheval et se tourna lentement vers son père.
- Ça suffit Edwards déclara-t-il durement. Votre fille n’est pas une peureuse. Elle va monter d’elle-même.
Ses paroles surprirent Alicia. De même que le regard qu’il lui lança. Il la regardait d’un air de défi, la mettant au défi de le contredire devant son père. Il avait visé juste parce que dut elle en mourir, elle ne montrerait jamais sa peur à son père.
Inspirant profondément, elle eut un petit hochement de tête. Caleb ne dit rien mais une lueur d’approbation passa dans son regard. Il la lâcha soudain et elle eut comme une sensation de perte. Elle n’eut pas le temps de s’appesantir sur ce sentiment, qu’ils étaient déjà tous les deux en selle.
Alicia se raidit, tétanisait. Elle sentit dans son cou le souffle de Caleb, son bras la maintenant contre son torse. Elle s’accrocha désespérément à sa main, le serrant fort. Mais il ne dit rien, attendant qu’elle se rende compte qu’elle n’allait pas tomber. Le toucher lui fit momentanément oublié sa peur. Elle se sentait bizarre en sentant son souffle chaud sur sa peau. Elle en eut des frissons et son pouls s’accéléra. Une chaleur envahit son corps et lui fit perdre momentanément ses esprits. Elle se rendit compte soudain qu’ils étaient en mouvement. Elle s’accrocha un peu plus à lui en s’efforçant de ne pas bouger. Sa peur lui fit oublier qu’elle venait de quitter sa maison pour toujours, sans un mot pour son père. Mais en même temps que dire à l’homme qui avait fait de votre vie un enfer et rendu votre avenir incertain.